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  • Photo du rédacteurEva Mifsud

Perdre sa Virginité.

Il est temps, peut-être, de te libérer de ta moralité avalée comme une couleuvre le jour de ta conception… et entretenue, depuis, dans tes entrailles malades.


C’est mal, c’est sale, c’est vilain…

Tu es née de la faute.

De la semence grasse d’une soumission à la tentation de la chair.


Le bien encerclé, ficelé par la culpabilité tout autour.

L’oeil qui surveille. Qui scrute. Qui juge.


Cette éducation castratrice et moralisatrice que tu portes en ton ventre et qui fragile ton tempérament. Blesse ta détermination.

Courbe tes évidences.


Qui immisce en toi le doute.

La Peur.

La satanique PEUR.


Tu es embrigadée dans un corps en souffrance, qui n’a le droit au plaisir que sous peine de punition.


Tu mérites ton malheur parce que tu t’es mal comportée…

Et puis, tu te tais si l’autre s’est mal comporté avec toi… Sans doute l’as-tu cherché quelque part.

Ta faute.


Chut.

Pas de scandale surtout.

Silence. Secret.

Non-dits.


Tu tisses cette peur qui musèle tes mots, tes pensées, tes actes.

Qui fait de toi un être servile accroché à une loyauté à l’interdit.

Et qui avance en murmurant dans le lieu commun de la servitude au système économique exigeant.

Qui nie totalement ta singularité, ta liberté d’être, ta candeur pour la beauté.


Qui te suffoque.

Qui t’atrophie.

Qui fait de toi une part de toi.

Qui te découpe.

Et qui fait que tu ranges l’autre moitié de toi dans l’ombre.

Tu grandis dans ce manque.

Dans cette amputation.


Mais il est peut-être temps de craquer.

De laisser s’échapper ce modèle.

Cette icône cristallisée.

L’accoucher.

T’en débarrasser jusqu’aux dernières fibres de ce placenta en putréfaction.


Il est temps d’accoucher de ta Virginité.


De Sa Sainteté.





Dessin à l'encre sur papier aquarelle.

Ajout d'un collage : Vitrail "Tête de Vierge", Salle du chapitre de la Sainte Chapelle - Dijon - Musée de Beaux Arts.






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